RORI - LA BULLE CAFE - LILLE - MAR. 17/03/2026 à 20H30

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A GAUCHE DE LA LUNE PRESENTE

RORI À LA BULLE CAFÉ

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Miroir, le nouvel EP de Rori est rétro-moderne en diable, avec ses airs des nineties passés au son d’aujourd’hui. « Nirvana, Garbage, Radiohead, Blur, Sonic Youth, Arctic Monkeys, bref tous les groupes anglo-saxons des années 1990 sont des références palpables, cependant Miroir n’est pas un revival », précise Rori (Camille Gemoets). « L’important est de faire ressentir quelque chose de cool et de fort. »

La pop instruite de Rori aux arrangements foisonnants, invente un style savant aux reflets mouvants comme le titre de l’EP le sous entend. Le Miroir est à facettes, avec sa valse d’influences donc, ses guitares brûlantes, ses basses heurtées, ses textes à vif au parfum de roses noires. Car la langue de Rori est intime, profonde, énergique, un mélange de lutte et de fragilité, face au monde actuel. Rori met en avant des textes traversés d’émotions contradictoires - amour/haine, fascination/rejet - agissant comme un miroir grossissant les mirages des réseaux sociaux, ces miroirs sans âme, sans tain et parfois sans coeur, décrits dans les chansons aux titres éloquents: Jalousie, Vérité, Loser…

« Dis-moi qui est la plus belle ? » interroge Rori dans Miroir, décidée à faire exploser l’ennemi dans la glace. Au fil de couplets désenchantés, Rori part en guerre contre l’individualisme forcené de la Génération Z. « On se regardera jamais dans les yeux », cogne-t-elle dans une pop aux envolées incandescentes, les guitares sont sauvages, les basses grondent. « C’est un peu une satire du moment. Ma génération est prête à tout pour exister, à être aimée ou détestée, peu importe », insiste Rori. « Et le téléphone déforme la réalité, à commencer par les photos et l’image inversée qu’elles renvoient », ajoute Hadrien Lavogez, qui co-signe la musique, les textes et la production.

Des échos résonnent de morceaux en morceaux, ainsi Miroir se reflète dans Vérité (2024) qui se confrontait à l’urgence du réel devant une planète en feu - « on vit une apologie du déni », s’énerve Rori - sa voix encerclée par une électricité rageuse. La même lucidité éclate dans Jalousie (paru en 2024, aussi): le parler-chanter de Rori se fait de plus en plus précipité alors que monte une colère noire symbolisée par un déluge de guitares. Il y a du Catherine Ringer dans cette Rori en flammes, sidérée par l’assurance, l’aplomb, l’égo des instagrammers et autres Tiktokeurs célébrant leur succès, leur beauté, leurs likes. « On se compare forcément à la vie d’autrui, que l’on trouve plus belle, plus puissante, plus heureuse. »

Une Saison en enfer, le premier EP de Rori (2023) était le journal de sa dépression, de ses anxiétés. Depuis, la chanteuse a imposé son style et ses hits: Docteur a cumulé 3 millions de streams, C’est la vie est le générique de la série Trentenaire, son featuring sur l’hymne Butterfly avec le groupe Superbus a fait chanter l’été… Surtout, la créativité a canalisé le mal-être de Rori. Des « bouches d’ombre » rimbaldiennes embrassent toujours Miroir, mais les doutes de la chanteuse de 27 ans sont transcendés et transformés par la musique. « Le défi a été e traduire musicalement des sentiments abstraits, par exemple la jalousie, l’éco-anxiété ou encore l’addiction ».

C’est avec une voix d’encre que Rori s’empare de ce thème dans Daisy, une ballade du manque cruel, entre pop-rock et chanson-cri. Daisy, « héroïne, petite fleur innocente », dit-elle, ploie sous le poids de la dépendance. L’interprétation est multiple: « dépendance affective, à la drogue, ou, comme je l’ai été, aux antidépresseurs, effeuille Rori. Je suis partie de mon cas personnel pour tendre vers l’universel. »

La lucidité, l’authenticité, les vérités de Rori, sa « féminité brutale », son look, son attitude, ses fantômes, ses traumas et ses démons, touchent au cœur. Une pluie de messages a accueilli sa chanson Loser (2024), hommage à la confrérie de la marge, aux frères et sœurs broyés par l’école et la société. « Ils ont tous dit que j’y arriverai pas », s’énerve Rori dans la chanson, rappelant ses années collège, ses années lycées: « on te fait croire que ta vie est foutue, on te condamne, analyse-t-elle, on te retire toute confiance en toi, et pour longtemps. Pourtant, il existe plusieurs façons d’être extraordinaire et sans suivre la voie obligée. »

Bulle à part dans Miroir, Plus jamais est « un exercice de style », s’amuse Rori. On m’a fait remarquer que je n’écrivais pas de chanson d’amour.… Alors j’ai écrit Plus jamais, une « anti-chanson d’amour, l’histoire d’une vengeance dark et fun. » Une chanson-film qui rappelle l’ambiance des frères Coen ou de Tarantino. « Les références infusent, elles ressortent inconsciemment et je m’en aperçois parfois bien après », commente Rori. Tarantino ici, là, Perfect blue, le film d’animation d’après le roman de Yoshikazu Takeuchi, cité dans Jalousie. « La couleur de l’illusion est un bleu parfait », chante Rori. « La phrase a surgi inconsciemment, tel un esprit farceur. En japonais, on les appelle des Kamis et mon prénom est Camille », sourit-elle.

  • Date - 17/03/2026
  • Salle - LILLE - LA BULLE CAFE
  • Adresse - 47/49 rue d’Arras 59000 LILLE